Test de « Forspoken » : plus c’est long, plus c’est bon !
Le premier titre de l’année, est toujours très attendu par la communauté de gameuses et de gamers car il lance l’année du jeu vidéo. Celle-ci espère que cette nouvelle saison sera remplie de titres ambitieux, novateurs et très fun à jouer.
« Forspoken » lance donc les hostilités. À la tête de cette production éditée par Square Enyx, on retrouve Luminous Studios, une entreprise fondée pour s’occuper du développement de « Final Fantasy XV », au point de créer un moteur de jeu qui lui est dédié, le Luminous Engine.
Mais, eh oui il y a en déjà un, le jeu a subi tellement de reports depuis son annonce en juin 2020, que la hype des joueurs a fondu comme la neige sous un soleil d’hiver. Ce n’est pas la démo complètement ratée qui a ravivé la flamme de l’espoir.
Finalement l’attente était-elle salvatrice ou fatale ?
Un début qui traîne en longueur
Depuis que le jeu est annoncé, on sait que celui-ci s’inspire d’Alice au pays des merveilles, va entraîner dans un nouveau monde rempli de magie, Athia, avec un gameplay fait de combats et de parkour.
Alors en prenant la manette en main, ce dont l’on a envie immédiatement c’est de se retrouver dans ce nouveau pays fantastique, rempli de mystères, de vilains pas beaux et d’un peu de conte de fée.
Après tout, l’héroïne, nommée Alfre « Frey » Holland, est avant tout une new-yorkaise bien loin de toute contrée fantastique. Jeune adulte au passé et quotidien tumultueux, Frey s’est construite seule, en multipliant les petites combines douteuses autour de fréquentations pas moins véreuses. Et son rêve ? Quitter la Big Apple et entamer un nouveau départ avec sa chatte Homère, loin de ce quotidien précaire.
Mais rien ne va se passer comme prévu. Frey avait mis de l’argent de côté pour s’évader mais un feu criminel embrase son appartement et la prive de ce magot. Elle est alors attirée vers une lumière où se trouve un bracelet magique, la catapultant enfin, au royaume d’Athia.
L’histoire a de quoi intriguer au départ, Square Enix tient quelque chose de sympathique à suivre, mais le récit manque de profondeur pour captiver le joueur qui s’attend à des surprises, à des rebondissements et… rien.
Certaines séquences manquent de cohérences et l’intrigue est (trop) prévisible. Si au départ, lors de l’annonce, la demoiselle semblait charismatique, finalement elle est insipide et vulgaire à souhait. Elle ne parle qu’avec des insultes et obscénités.
Un titre visuellement pas à la hauteur de la PS5
Alors que le jeu a été retardé de nombreuses fois pour lui permettre d’exploiter au mieux la toute puissance de la Playstation 5 (et du Pc puisque le jeu est sorti en même temps sur les deux supports), il y a plusieurs points techniques qui dérangent en 2023.
Tout d’abord, la modélisation des personnages n’est vraiment pas folichonne. Entre les cheveux pixélisés et baveux, les soucis des yeux qui s’affolent et les textures datant de l’ère PS3, cela fait « tache ».
Ensuite, nous avons droit à des animations venues d’une autre génération. Les gestuelles ne sont pas du tout naturelles, des PNJ bougent comme des robots et les expressions faciales sont catastrophiques !
Les jeux de lumière ne sont pas maîtrisés (nous avons vu deux PNJ côte à côte, mais avec des ombres opposées) et les bugs de collision sont nombreux.
Pour conclure, même si certains décors sont chatoyants, bon sang que c’est vide. Il y a une certaine redondance visuelle à l’image qui fatigue le crâne au bout de quelques minutes.
Un gameplay plaisant fait de parkour et de combats
Parmi les deux éléments principaux qui définissent le gameplay du jeu, on retrouve d’abord le parkour magique dont Frey est capable grâce aux pouvoirs conférés par Krav (son bracelet).
D’une simple pression de touche, notre héroïne s’élance à travers les étendues d’Athia, en passant par-dessus des obstacles avec facilité déconcertante tout en escaladant certaines surfaces peu élevées.
Le parkour est très plaisant et se complexifie au fil de l’aventure et des nouvelles magies et par conséquent des nouvelles capacités qu’acquièrent Frey.
Toutes les activités et les missions ont pour objectif de gagner des points d’expérience pour renforcer les caractéristiques de Frey (santé, défense…), ses équipements (cape, collier…) et ses quatre types de magie qui agiront de manière différentes lors des combats.
La verte ou la bleue sont idéales pour le combat à distance tandis que la rouge nous laisse aller au contact en brandissant une épée de feu.
Il faut donc sans cesse jongler antre ces types de magie pour vaincre les adversaires et cela est plutôt agréable.
Graphiquement, le jeu donne l’impression d’être sur une PS3 en fin de vie, en particulier quand on regarde les environnements et les personnages… En revanche, les effets de particules et des sorts sont très réussis. Heureusement que le gameplay tient la route sans pour autant le révolutionner. La découverte des vastes étendues d’Athia est plaisante et répondra positivement aux attentes des amateurs de monde ouvert.
Avec Forspoken, Square Enix offre à la PS5 un open-world qui brille par son gameplay plutôt que par sa narration.
Forspoken est une expérience qui met du temps à dévoiler son potentiel, mais qui, une fois les contrôles maîtrisés, propose de découvrir un agréable monde ouvert grâce aux pouvoirs magiques de Frey.
N.D.L.R. : Ce test a été réalisé sur Playstation 5 grâce à un code de jeu fourni par Square Enix.