[EDITO] Quand la nourriture arrive à ses fins
Aujourd’hui, j’ai décidé de vous parler du TCA = Trouble du Comportement Alimentaire. Il en existe de diverses sortes, qui touchent aussi bien les femmes que les hommes.
On ne « sort pas d’Auschwitz », on n’est pas « la sale grosse / le sale gros qui se bâfre et qui ferait mieux de faire un régime » etc. etc…. Non, on a tout simplement un TCA c’est-à-dire un Trouble du Comportement Alimentaire ! Hé oui, ça vous étonne hein ?
Ils sont classés en quatre branches. L’anorexie et la boulimie sont ceux que tout le monde connaît. Mais il en existe d’autres. L’hyperphagie boulimique et les autres troubles alimentaires. Je vais débuter par l’Hyperphagie Boulimique, trouble dont je suis atteinte.
Les différents troubles alimentaires
- Hyperphagie Boulimique
Comme j’aime à dire à ma psychiatre, ce qui la fait beaucoup rire : heureusement que je suis hyperphage, car au prix où est la nourriture, si je me faisais vomir, ça serait vraiment gâcher et jeter l’argent par la fenêtre !
Un trait d’humour, pour cacher ma souffrance ! Mais assez parlé de moi, je ne suis pas là pour ça.
Ce trouble consiste à ingurgiter, jusqu’à l’inconfort total, une TRÈS TRÈS grosse quantité de nourriture en TRÈS TRÈS peu de temps, à TRÈS TRÈS vive allure, à une période bien précise, et ce entre les repas.
On a un rituel : on se cache – on mange en général des produits du même acabit (pour moi ce sont des produits sucrés, de la pâte à tartiner etc.) – on met soit un bruit de fond (télévision, musique) soit on se met au calme – on est dans un état de transe. On s’en veut terriblement après une crise. On se dégoûte, on se hait, on a une aversion totale de son corps. Une grande majorité d’entre nous a une nouvelle crise quelque temps après. On est dans une perte de contrôle totale.
L’hyperphagie entraîne le surpoids, l’obésité. Elle est détectée à l’âge adulte en général. Elle touche entre 3 et 5 % de la population. Mais les formes les plus sévères sont détectées jeune, voire très jeune.
À savoir que les hyperphages font des repas, pour la quasi-totalité, normaux, équilibrés.
- Boulimie
Tout comme l’hyperphagie, il s’agit donc d’ingurgiter de très grosses quantités de nourriture, en peu de temps, à vive allure, mais par la suite il y a « vidange » comme j’aime à le dire, soit par le vomissement, soit par le biais de laxatifs / diurétiques – mais aussi des périodes de jeûne, du sport intensif. Bref tout un tas de manière pour évacuer.
Les personnes boulimiques ne sont pas en surpoids. Elle touche environ 1,5 % des jeunes (11 / 20 ans).
Les boulimiques ont un point commun avec les anorexiques : le Contrôle Absolu du Poids.
- Anorexie ou anorexie mentale
L’anorexie, tout le monde sait que c’est l’obsession de perdre du poids. Alors on fait tout pour ne pas en prendre. Mais ce que l’on ne sait pas c’est qu’il y a deux types d’anorexie. Il y a la contrôlée et la boulimique.
La contrôlée c’est se restreindre alimentairement parlant. Donc manger en très petite quantité, manger des aliments pauvres en calories, s’interdire un grand nombre d’aliments etc..
La boulimique c’est alterner l’anorexie contrôlée et le trouble boulimique (donc l’ingurgitation d’aliments et se faire vomir).
L’anorexique connaît une perte de poids régulière, généralement rapide.
Mais là, l’hospitalisation est aux « premières loges ». En effet la perte de poids étant rapide et bien en deçà du poids normal, la vie de la personne est mise en danger (perturbation du rythme cardiaque, diverses grosses carences etc.).
- Autres troubles
Trouble d’alimentation sélective et/ou d’évitement. Ce trouble touche principalement l’enfant et l’adolescent. Il mangera très peu ou évitera certains aliments et ce, pour diverses raisons, par exemple une aversion envers la texture de certains aliments ou un dégoût. Certains présentent des troubles d’anxiété qui se manifestent par la peur de vomir ou de s’étouffer ; parfois ce trouble est associé à une pathologie comme l’autisme.
Cela entraîne une perte de poids, un retard de croissance principalement.
Le mérycisme (trouble de la rumination). C’est la régurgitation volontaire et répétée de la nourriture. La nourriture avalée et partiellement digérée est renvoyée dans la bouche volontairement. Les aliments sont alors remastiqués puis crachés ou ravalés.
L’orthorexie. C’est l’obsession de manger des aliments sains ou supposés tels (sans gras, sans sucres, sans sel, sans pesticides, sans herbicides, sans agents conservateurs et j’en passe). Elle peut amener à tout calculer et à cesser de manger de façon spontanée. Manger n’est plus un plaisir mais une contrainte. Les gens ne se permettent aucune souplesse quant aux types d’aliments qu’ils mangent et ils vivent le tout avec anxiété.
Bigorexie ou Dysmorphie musculaire (la dysmorphobie est la peur obsédante d’être mal formé ou laid). Elle survient presque exclusivement chez les hommes. Puisqu’ils ont l’impression d’être parfois trop minces ou pas assez musclés, ils pratiquent des activités sportives exagérément pour développer une masse musculaire disproportionnée même si leur corps a un aspect normal ou déjà très musclé. Mais depuis plusieurs années les femmes gagnent du terrain, comme l’on dit ! Les personnes atteintes de bigorexie seront souvent perçues par eux-mêmes et dans l’environnement sportif comme étant les plus performants et en parfaite santé physique. Leur alimentation ? Absence de matières grasses, des apports excessifs en protéines, ajout de suppléments alimentaires et vitaminiques et parfois même des stéroïdes anabolisants ou autres substances dangereuses.
Pourquoi certaines personnes souffrent de troubles alimentaires ?
On ne peut pas donner vraiment de motifs, de raisons. Une dépression, un viol, un inceste, une grosse pression au travail, un divorce, une pathologie, la pression familiale, les personnes qui vouent le culte de la minceur absolue (merci les youtubeurs, les médias, les pubs débiles, les émissions de télé réalité, merci maman, merci papa avec vos « arrête de manger, t’es trop grosse / gros …), les régimes à répétition, le harcèlement scolaire entre autres. Vous voyez tout un tas de facteurs.
Ces troubles donnent une mauvaise image de soi-même ; on s’isole de toute vie sociale, familiale, amicale, certaines personnes n’ont pas d’emploi, certaines le perdent, les enfants et adolescents sont déscolarisés. Beaucoup pensent au suicide, certains passent à l’acte. De toute façon, pour certains, selon le motif déclencheur du TAC on peut parler, je pense, d’un suicide inconscient.
N’hésitez pas à consulter un professionnel des Troubles Alimentaires. N’hésitez pas à accompagner votre proche, votre amie / ami si vous reconnaissez un symptôme énuméré.
Stoppez les méchancetés, les critiques etc. Qui vous autorise à porter un jugement sur quelqu’un ? Connaissez-vous son parcours, sa vie, ce qu’elle / il endure ?