Élections régionales et départementales dans le Gard : mode d’emploi

Les 20 et 27 juin 2021 se déroulent le renouvellement des conseillers régionaux et départementaux pour un mandat de 6 ans. Particularité pour ces élections, la durée du mandat des élus est prolongée de six mois jusqu’en mars 2028. La raison évoquée : un calendrier électoral bien rempli en 2027.

À moins d’un an de la prochaine présidentielle, les assemblées locales revêtent un enjeu majeur d’une certaine importance. Ces élections ont souvent servi aux partis politiques pour conforter leur implantation locale. Un moyen de compter ses troupes et son influence pour se positionner lors de l’élection présidentielle. La saga provençale du président Renaud Muselier a quelque peu fait bouger les lignes. La fin du cumul des mandats a certainement libéré ces élus des directives suivies par leur parti politique, ligne fissurée localement ou leur élection dépend de l’ouverture faite aux autres sensibilités, les dédouanant des postures prises par leur direction nationale. En Occitanie Carole Delga, présidente (PS) de la région Occitanie et candidate à sa réélection doit aussi faire face à une liste menée par Myriam Martin « Occitanie Populaire » qui regroupe la France Insoumise, le Nouveau Parti Anticapitaliste et la Gauche Démocratique et Sociale.

Les sondages qui jouent beaucoup au yoyo, à moins que ça ne soit au poker menteur, perturbent d’autant le Landerneau politique en parlant peu des compétences allouées aux Régions et aux Départements.

 

Élections régionales

Les positionnements politiques ne devraient pas pour autant se substituer aux débats portant sur les missions des conseils régionaux dont les budgets contribuent au développement économique, social et culturel de ces territoires. La région Occitanie qui réunit Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées gère un budget total (investissement/fonctionnement) de presque 4 milliards d’euros pour les compétences suivantes.

  • Organisation des transports locaux (gestion des ports et des aéroports, des trains régionaux, des transports routiers interurbains et scolaires, de la voirie et des gares routières).
  • Gestion des lycées généraux et agricoles (construction, entretien, fonctionnement) ;
  • Formation professionnelle (insertion, formation des demandeurs d’emploi, gestion de l’apprentissage et de l’alternance).
  • Développement économique (pôles de compétitivité, schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation) ;
  • Aménagement du territoire et environnement (gestion des déchets, des parcs naturels, qualité de l’air, etc.).
  • Gestion des programmes européens (préservation de l’identité régionale et des langues régionales).

Les élections régionales se déroulent selon un mode de scrutin mixte à finalité majoritaire [1] incluant de la proportionnelle (la liste qui recueille le plus grand nombre de voix au second tour obtient une prime de 25 % des sièges à pourvoir dans l’objectif de dégager des majorités stables). Les listes sont paritaires, composées alternativement d’un candidat de chaque sexe.

 

Élections départementales

Les élections départementales concernent 23 cantons du Gard. Les candidatures en binôme (une femme, un homme) seront au nombre de 89 sur l’ensemble du département toutes sensibilités confondues. La droite et le centre seront absents sur quatre cantons quand la gauche réalise l’union sur 22 des 23 cantons. Le mode d’élection est un scrutin binominal à deux tours. Chaque bulletin de vote comporte deux noms qu’on ne peut changer. Pour être élu le 20 juin, le binôme de candidats doit avoir obtenu :

  • La majorité absolue des suffrages exprimés (plus de 50 %),
  • Et un nombre de suffrages égal au quart de celui des électeurs inscrits.

Si aucun binôme de candidats ne remplit cette double condition, il est procédé à un second tour le dimanche suivant. Seuls les binômes de candidats ayant obtenu un nombre de suffrages égal au moins à 12,5 % du nombre des électeurs inscrits au 1er tour peuvent se maintenir au second tour. Sera alors élu le binôme qui remporte la majorité des suffrages exprimés.

Les compétences du département sont aussi importantes :

  • Action sociale (concerne dans le Gard plus de la moitié du budget de fonctionnement) (aide sociale à l’enfance, aux personnes handicapées, aux personnes âgées, gestion des dossiers d’adoption, gestion de l’allocation personnalisée d’autonomie et du revenu de solidarité active) ;
  • Gestion des collèges (construction, entretien, fonctionnement et gestion des agents de ces établissements) ;
  • Action culturelle, sportive et tourisme (compétences partagées avec d’autres collectivités) (gestion des services d’archives, musées, protection du patrimoine, etc.) ;
  • Aménagement et transports (gestion de la voirie rurale et départementale, gestion de l’eau, etc.) ;
  • Gestion du service départemental d’incendie et de secours (SDIS).

Au mois de janvier de cette année le département a adopté un budget primitif de 1 156 518 987 euros dont 896 167 179 euros en fonctionnement et 260 351 807 euros en investissement

 

Adaptations du scrutin pour raison sanitaire

En raison de la pandémie de la covid-19, l’organisation du scrutin a évolué. Chaque électeur pourra être porteur de deux procurations contre une seule auparavant. Pour obtenir ces procurations les électeurs peuvent s’inscrire sur le site maprocuration.gouv.fr. Cette inscription nécessite quand même de se présenter en personne à la police ou à la gendarmerie pour valider le document. D’autre part les assesseurs sont déclarés prioritaires pour la vaccination.

 

[1]Neuf questions sur les élections régionales 2021

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