Test de « Moto GP 21 » : un gameplay plus réaliste mais un contenu atténué

Le sport de course préféré est la Formule 1. Néanmoins de nombreux spectateurs aiment les courses de vitesse, communément appelées Moto Grand Prix. Il est vrai, qu’en France, nous sommes particulièrement gâtés sur deux roues avec deux grands champions que sont Fabio Quartararo et Johann Zarco.

Comme tout sport mécanique, le danger est réel à chaque instant. La chute ou l’accident peut être fatale. Heureusement à Moto GP, souvent le pilote glisse avec sa moto et doit se relever pour reprendre la course et rattraper ses concurrents. C’est la grande nouveauté du côté de la licence de l’éditeur Milestone, quand le joueur tombe, il se relève et remonte sur sa bécane.

Une séquence de la récupération de la moto, grande nouveauté de cet opus

Les promesses de l’éditeur

De nouvelles fonctionnalités sont proposées comme l’ajout des « Long Lap » en tant que pénalité, des séquences de récupération de la moto, ou bien encore la gestion de la température des freins. En plus des améliorations de gameplay qui ont été effectuées pour proposer une expérience encore plus immersive, les joueurs pourront profiter d’une nouvelle édition du mode Carrière de Manager, proposant cette année un parcours consacré à une équipe débutante.

Les nouvelles fonctionnalités de gameplay ont pour objectif de proposer une simulation de course incroyable, auquel les joueurs n’ont encore jamais été confrontés jusqu’à maintenant. Les séquences de récupération de la moto vous feront oublier la réapparition automatique de votre esprit. En effet, lorsque les joueurs tombent de leur véhicule, il leur faut se lever et se remettre en selle aussi vite que possible, comme dans une vraie course. La température des freins signifie que rouler n’est pas qu’une question de vitesse, mais également de stratégie. La gestion de la température des freins est la clé pour garder la situation sous contrôle. Enfin, avec l’ajout des « Long Lap », la moindre erreur ne sera pas pardonnée aussi facilement ! Si le pilote enfreint les règles, il devra rouler sur une portion plus longue du circuit.

 

Un contenu amoindri

Avant de parler de l’aspect gameplay, il y a trois autres choses importantes dans un jeu de course : le contenu, les graphismes, et le son.

Le contenu de MotoGP 21 est sensiblement similaire au précédent volet. Toujours sous licences officielles, on y retrouve l’ensemble des pistes et des pilotes officiels de MotoGP à Moto3.

Les pilotes de la saison sont tous bien présents

MotoGP 21 propose certes quelques ajustements mais finalement aucune véritable nouveauté. Malgré l’intégration des équipes juniors dans le mode Carrière, le remplacement des programmes d’entraînement par une liste d’objectifs de week-end offrant plus de liberté lors des essais libres ainsi que la présence d’une cinquantaine de motos qui ont marqué l’histoire de la discipline, de trois circuits historiques (Brno, Donington Park et Laguna Seca) et d’un éditeur de personnalisation toujours aussi complet, les développeurs ont fait preuve de suffisance.

Le mode historique a complètement disparu de la circulation. La catégorie MotoE est de nouveau absente au lancement. La réalisation générale se contente du minimum syndical avec une modélisation des visages tout juste correcte, une mise en scène simpliste, des commentaires audios ne dégageant aucune passion et des menus à la fois épurés et austères. Quant à la météo dynamique et au multijoueur en écran splitté, on pourra encore faire une croix dessus cette année.

Des menus simplifiés à l’extrême

Une touche de réalisme supplémentaire au niveau du gameplay

Malgré tout, ce que le titre perd en contenu, il le gagne en jouabilité et en réalisme. Contrairement à l’année dernière, le poids des motos est mieux réparti. On sent que la roue arrière accroche davantage au bitume. Cela offre, entre autres, plus de réalisme dans la gestion des courbes, mais le niveau d’exigence d’un point de vue gameplay augmente aussi. Avec un système de jeu plus pointu, MotoGP 21 demande plus de patience pour être apprivoisé mais le jeu en vaut la chandelle tant les sensations sont emballantes.

Cette cuvée 2021 marque surtout l’arrivée du « Long Lap Penalty », règle instaurée dans la discipline en 2019. Cette dernière impose au joueur d’emprunter une route alternative et plus longue dans les trois prochains tours suivant une infraction (sortie de route, virage coupé, etc.). Ce potentiel malus impose donc au joueur d’avoir une conduite exemplaire sous peine de perdre de précieuses places aux classements.

Un autre ajout important a également été intégré de manière totalement facultative : le joueur peut aller ou non récupérer sa moto à pied en cas de chute. Comme on peut le voir lors des retransmissions ou dans un certain Road Rash, l’option paraît anecdotique au premier abord mais elle ajoute une touche de réalisme supplémentaire.

 

Un gameplay qui fera fuir les néophytes mais contentera les aficionados

Vitesse trop excessive, inclinaison trop lente ou rapide, freinage manqué, accélération précoce, pneus qui surchauffent, réglages de la bécane pas complètement optimisés, la moindre erreur de jugement en piste et dans les stands vous sera fatale que ce soit durant les essais libres, les qualifications ou la course. Un vrai bonheur pour les fans ardus de la série, un calvaire pour les néophytes qui, même en faisant preuve de beaucoup de patience, en usant d’un maximum d’aides à la conduite et en suivant consciencieusement les différents tutoriels mis à leur disposition, auront bien des difficultés à prendre du plaisir en jeu.

Tous ces ajouts permettent d’avoir un jeu plus crédible que jamais sans qu’il ne soit jamais frustrant, bien au contraire. La conduite propre est enfin récompensée et permet de se sentir impliqué, ce qui manquait cruellement aux épisodes précédents. On note enfin l’arrivée de la position des pilotes sur le côté gauche de l’écran, une fonction indispensable pour renforcer l’immersion globale.

 

Une I.A., promesse des années précédentes, qui perd les pédales

Ce qui avait fait la grande force du jeu lors des deux dernières éditions, c’est l’intelligence artificielle, baptisée ANNA. Celle-ci avait marqué les esprits des joueurs avec des réactions des adversaires réalistes (dépassements propres, départs fidèles à la réalité, bonnes attitudes en temps de pluie…).

Malheureusement cette année, si l’on retrouve ANNA que les joueurs connaissent sur bien des points, un gros changement vient mettre un coup d’arrêt dans cette innovation. Lors de certaines phases, l’intelligence artificielle part très souvent en vrille et provoque trop régulièrement des accidents, souvent dans des moments cruciaux ou improbables.

Mais que fais-tu ANNA ?

Cet épisode signe aussi l’arrivée de la licence sur les consoles de nouvelle génération. Pour l’occasion, la simulation gagne grandement en fluidité et bénéficie de temps de chargement quasiment inexistants ainsi que d’une vraie plus-value visuelle, notamment lorsqu’on roule de nuit ou en journée par temps sec sur piste humide. Un régal pour les yeux.

Sous la pluie, un régal pour les yeux

En résumé ce Moto GP 21 est décevant ! Alors que Milestone était bien lancé avec son joli MotoGP 20, plein de promesses avec enfin un mode carrière digne de ce nom, la version de son titre cette année retombe dans ses travers avec une intelligence artificielle qui provoque trop d’accidents.

Pourtant des efforts ont été consentis au niveau du gameplay avec des améliorations intéressantes mais qui au final n’apportent pas grand-chose de concret. Qui plus est, les joueurs occasionnels risquent d’être dégoûté et de ne plus vouloir revenir.

Pire, le titre régresse dans le contenu, met aux oubliettes le mode historique et n’apporte aucune nouveauté notable à la carrière. Le prochain opus de la série sera forcément attendu au tournant sinon gare à la chute !

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