Covid-19 : la situation semble s’améliorer en Occitanie mais reste sensible
Pierre Ricordeau, directeur de l’ARS Occitanie a souhaité faire un point sur différents sujets concernant la Covid-19 sur notre territoire.
En préambule, le directeur de la l’ARS de la région Occitanie a tenu à saluer l’engagement des Français qui ont dû faire face pendant cette première année de pandémie à des restrictions économiques et de libertés mais aussi au personnel soignant tant en médecine de ville qu’à hôpital qui depuis l’automne 2020 continuent de subir une pression très forte liée à la circulation active du virus.
Une année de pandémie avec trois vagues différentes
En analysant ce qui s’est passé en Occitanie en 2020, au niveau des centres hospitaliers, lieu de concentration de la majorité des malades de la Covid-19 et des personnes souffrant de forme plus grave et nécessitant des soins en réanimation, on constate trois vagues différentes avec des comportements différents.
Une première qui a été connue tous, très rapide dans son évolution au mois de mars dernier et qui a conduit le gouvernement français à prendre des mesures de confinement national sur tout le territoire puis une baisse significative avec très peu de malades durant cette période.
Une seconde vague a fait son apparition avec une montée moins rapide mais constante au mois de septembre avant d’amorcer une lente descente au mois de novembre suite aux décisions de couvre-feu mais qui est restée à un niveau encore très élevé puis une troisième vague, au mois de décembre avec une remontée des cas et qui s’est poursuivie jusqu’à maintenant.
À ce jour, et même si par rapport à d’autres régions, le système hospitalier demeure néanmoins sous pression depuis plusieurs mois et la situation épidémiologique laisse peu de marge en cas de reprise de la pandémie.
Une diffusion extrêmement large du variant britannique
La diffusion des variants est un facteur d’inquiétude en France dans la région. Le variant britannique est devenu majoritaire (un peu moins de 60 % au niveau national) et la région Occitanie (60 % en région Occitanie) ne déroge pas à ce constat avec, même une pression un peu plus forte qu’au niveau national. De fait, la diffusion de ce variant très surveillé. Les variants sud-africains et brésiliens, par contre, se sont peu diffusés dans la région.
Cette présence importante du variant britannique est facteur d’inquiétude, surtout dans trois départements le Gard, l’Hérault et la Haute-Garonne.
Une situation maîtrisée mais fragile
Le taux d’incidence dans la région Occitanie est descendu à un peu moins de 150 pour 100 000 habitants. Il s’agit d’une baisse significative après la montée continue qu’a connue la région après la mi-décembre où le taux d’incidence atteignait le niveau de 225 (en moyenne régionales avec de fortes disparités selon les territoires) pour 100 000 habitants au plus haut de l’épidémie.
Depuis trois semaines une baisse significative est observée, ce qui donne ce résultat à l’heure actuelle de ce taux d’incidence (la totalité des départements de la région Occitanie est redescendue en dessous de 200 pour 100 000 habitants) mais elle doit être lue avec précaution car les tests ont été moins nombreux et l’effet vacances a pu descendre mécaniquement le taux. Qui plus est au cours de la dernière semaine une stabilité est observée autour de ce taux d’incidence.
L’ARS Occitanie peut dire que cette situation est maîtrisée avec un certain allègement sur le service hospitalier avec des flux de 425 nouvelles hospitalisations conventionnelles par semaine contre les 800 hospitalisations par semaine observées au mois de février.
En EHPAD la situation semble aussi être maîtrisée avec un nombre de personnes contaminées qui est de 300 par semaine alors qu’il y avait 800 personnes contaminées il y a quelques semaines.
Cette situation est toutefois fragile, car la baisse s’est arrêtée et même dans certains départements le taux d’incidence a commencé à réaugmenter. Le variant britannique qui est majoritaire maintenant fait craindre que cette baisse puisse être stoppée.
La campagne de vaccination s’intensifie avec la seule limite le nombre de doses disponibles
Aujourd’hui, en région Occitanie plus de 500 000 personnes ont reçu la première injection du vaccin et près de 60 % de ces personnes ont reçu la deuxième injection. De même, 83 % des résidents des EHPAD ont été vaccinés et parmi ceux-ci 75 % ont reçu les deux injections. À l’heure actuelle, un peu plus de 5 % de la population de la région Occitanie a reçu la première injection du vaccin. Plus de 100 000 nouveaux rendez-vous ont été pris au mois de mars. Dès que l’ARS Occitanie a la confirmation de livraison de nouvelles doses de vaccin, des nouveaux rendez-vous sont ouverts pour les personnes bénéficiaires.
Au mois d’avril, l’ARS a reçu la confirmation de grandes quantités de livraisons des vaccins Pfizer et Moderna avec un enjeu d’une montée très forte en puissance de la capacité de vaccination.
Cette politique de vaccination est un enjeu central de lutte contre la pandémie
Des indices semblent montrer l’impact de la vaccination en région Occitanie et notamment quand on prend les taux d’incidence par âge, la catégorie des personnes de plus de 75 ans, celle qui a bénéficié le plus de la vaccination, le taux d’incidence diminue depuis quatre semaines.