Sécurité dans les transports : Nîmes Métropole signe le Contrat d’objectifs départemental

Des groupes de travail avec les partenaires concernés se réunissaient depuis 2018 ; leurs actions sont désormais encadrées. Tous les acteurs de la Mobilité dans le département – dont Nîmes Métropole –, ont signé vendredi 12 février 2021 un Contrat d’objectifs inédit avec les services de la Sécurité publique. Un cadre juridique bienvenu pour l’Agglomération, qui fait face à des incivilités grandissantes dans son réseau de transports en commun Tango.

 Son intitulé complet : le Contrat départemental d’objectifs pour la prévention et la lutte contre la fraude, les incivilités, la délinquance, le harcèlement fait aux femmes, la radicalisation violente et les actes de terrorisme dans les transports collectifs de voyageurs. Il est notamment cosigné par Nîmes Métropole, le Conseil départemental du Gard, le Conseil régional Occitanie et la SNCF.

Objectif premier ? Coordonner les moyens d’Etat et les moyens locaux, ceux de l’Agglomération mais aussi ceux des polices municipales ou de la Surveillance générale de la SNCF (Suge), pour les opérations qui relèvent des chemins de fer. Il s’agit par exemple de coordonner des interventions sur le site de Feuchères- Gare SNCF et Gare Routière, à Nîmes.

C’est donc une sorte de contrat « sur-mesure » entre l’autorité administrative de police, l’autorité judiciaire, l’autorité organisatrice de mobilité (Nîmes Métropole), et les opérateurs de transport, soit toutes les parties prenantes concourant à la sécurité globale des réseaux à l’échelle départementale. « C’est le cadre juridique que j’attendais depuis longtemps », souligne Franck Proust, président de Nîmes Métropole.

Car malgré le déploiement de nombreuses mesures de prévention et de répression au sein du réseau Tango, l’Agglomération arrive à ses limites de compétences et l’insécurité est toujours en vigueur. Par le biais de ce contrat d’objectifs, dont la visée est principalement opérationnelle, Nîmes Métropole espère disposer d’outils plus concrets.

« Ce contrat donne enfin l’autorisation à la Police nationale de rentrer dans les bus et d’interpeller ceux qui y commettent des exactions », précise Jean-Marc Campello, vice-président de Nîmes Métropole, délégué aux Mobilités. Une évolution saluée également par Claude De Girardi, déléguée au transport routier de voyageurs, qui attend toutefois un véritable renforcement opérationnel, sur le terrain : « La question de la coordination est très importante mais il faut être capable de réagir et de pérenniser une présence policière sur les quartiers ou nos agents sont agressés en permanence ».

L’élue s’interroge sur l’environnement des arrêts de bus : lors d’un incident, les forces de police pourront réagir mais ne faut-il pas une force préventive dans le quartier, aux abords des arrêts de bus ? « Quid de la police de sécurité du quotidien promise par le Gouvernement et venant renforcer les quelques agents en présence dans chaque quartier de Nîmes ? », s’interroge quant à lui Bernard Tiberino, délégué à la sécurité.

Franck Proust rappelle que « le plus important est que nous coordonnions une action commune. Ce type de contrat, qui encadre les partenariats et fournis des outils concrets aux collectivités territoriales, a prouvé son efficacité en banlieue parisienne et dans les Bouches-du-Rhône. Mais sera-t-il adapté à notre territoire ? »

La question reste posée le temps d’en voir les premiers effets. Et de conclure : « Nous resterons particulièrement humbles et vigilants, attentifs aux bilans d’étape car ce Contrat ne sera peut-être pas suffisant pour enrayer la violence aux abords des trajets ».

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