La BD « Les souris de Leningrad » : une histoire romanesque captivante sur fond de la bataille de Leningrad

La seconde guerre mondiale est un thème souvent abordé dans le monde de la bande dessinée. Les batailles menées par les troupes allemandes sous le commandement d’Hitler ont souvent fait l’objet d’histoires plus ou moins réalistes. La bataille de Leningrad est la plus marquante de toutes car elle marque le début de la déroute de la Wehrmacht, incapable de traverser la ville qui devait les mener tout droit vers Moscou.

Les auteurs Van Rijckeghem au scénario et Du Caju au dessin, ont décidé de faire découvrir cette bataille sous le prisme de jeunes adolescents qui par les évènements auxquels ils vont être confrontés vont devoir prendre des décisions qui vont marquer toute leur vie.

 

Les souris de Leningrad – Volume 1 – Je suis Chapayev

Les souris de Leningrad par Du Caju Van Rijckeghem © Dupuis 2021

En 1964, un coup de feu interrompt un concert à l’opéra de Leningrad. Un ex-forçat du goulag est arrêté.

Au commissariat, le mystérieux forçat se rappelle les premiers jours de l’été 1941. Maxim, fils d’un dirigeant du parti communiste, Pyotr, fils d’écrivains, Grygori, fils d’un pilote exécuté et Anka, fille d’un violoniste se retrouvent dans un camp de vacances lorsque les armées nazies laminent le territoire soviétique.

Le camp est pris au piège et leur train anéanti par des avions de combat allemands. Seuls, les copains doivent se frayer un chemin derrière les lignes ennemies afin de retrouver la route vers Leningrad. Leur amitié sera mise à rude épreuve…

Le volume 1 commence donc vingt-deux ans après l’histoire qui va être racontée ensuite dans la bande dessinée. Un homme est arrêté après avoir tenté de s’introduire près de l’orchestre de l’opéra. Cet homme se fait appeler Chapayev qui est en fait le nom d’un héros pendant la révolution russe.

Refusant toujours de décliner sa véritable identité, il commence alors à raconter à la commissaire qui l’interroge, l’aventure de quatre jeunes adolescents durant l’été 1941 jusqu’à l’arrivée des troupes allemandes et leur épique aventure pour survivre aux premiers bombardements.

 

Ce premier volume permet de planter le décor et de présenter les différents protagonistes qui vont faire vivre au lecteur une aventure passionnante sur fond de la bataille de Leningrad. Une bande dessinée qui commence en douceur pour monter crescendo en suivant le rythme de la bataille en question sans en donner les détails et c’est cela le tour de force des auteurs.

En effet, le lecteur va vivre la bataille sans s’en rendre compte car le scénario est construit autour du célèbre triptyque : amour, amitié et trahison. Les dessins sont très travaillés tant au niveau de l’expression des personnages, de la reconstitution historique de la ville assiégée, que des effets de gros plan. En fait, le lecteur aura l’impression de regarder un film.

 

Les souris de Leningrad – Volume 2 – La ville des morts

Les souris de Leningrad par Du Caju Van Rijckeghem © Dupuis 2021

Kalinka Alexandrovna, soliste de l’orchestre de Leningrad, surnommée Anka, se rend au commissariat pour comprendre qui est l’homme qui l’a menacée pendant le concert. Cet homme est manifestement une des « souris », le groupe d’amis qui arpentait Leningrad pendant le siège nazi. L’interrogatoire qu’il subit la replonge dans cette époque à la fois émouvante et terrifiante.

Fin 1941, la ville n’est qu’une cité de glace où ses habitants ne sont plus que des ombres tentant de survivre au froid intense et à la faim. Tous les trafics s’y développent et le cannibalisme fait son apparition.

Outre le chaos extérieur, Anka, Grygori, Maxim et Pyotr vivent en même temps leur adolescence avec les émois et les colères qui s’y rattachent…

Les trois garçons amoureux de la jeune fille compliquent encore les choses. Entre Maxim qui tente d’obtenir ses faveurs en lui offrant ce qui manque le plus, la nourriture, Grygori qui doit également gérer le fait que sa mère soit la maîtresse du père de Maxim, et enfin Pyotr qui, ayant perdu toute sa famille, se retrouvait à la rue, livré à lui-même, les relations se tendent. Et lorsque la possibilité de fuir Leningrad se présente aux plus jeunes de la cité, la rivalité entre les membres du groupe s’exacerbe : qui va pouvoir fuir cette cité de malheur ? Et qui emportera avec lui le cœur de la belle Anka ?

 

Dans ce deuxième volume, les auteurs ont travaillé plus sur deux choses : la relation entre les personnages et plus précisément sur les quatre adolescents et sur la ville assiégée en plein hiver et sur les ravages causés à la population qui mourrait de faim et de froid.

La bande dessinée commence comme le premier volume avec la poursuite de l’interrogatoire de l’ancien forçat. On se doute depuis le début que celui-ci est un des trois garçons et que son but d’entrer à l’opéra était de voir le premier violon qui n’est autre que la belle Anka. Ce que le lecteur ne sait pas c’est pourquoi a-t-il voulu la voir ? Qui est-il réellement ? Et pourquoi il revient du goulag ?

Ce deuxième volume plonge l’histoire dans le romanesque. Une histoire à rebondissements digne d’un mélodrame cinématographique.

Je ne serais pas étonné que les auteurs se soient fortement inspirés de plusieurs films. En lisant la bande dessinée, mais chacun peut avoir un avis différent, j’ai pensé à Titanic, La liste de Schindler, Il était une fois en Amérique, en fait des grands classiques hollywoodiens. Comme je l’ai dit précédemment tant au niveau de l’écriture que du graphisme, le lecteur aura l’impression de voir un film se dérouler devant ses yeux.

 

Je conseille d’ailleurs fortement au lecteur de lire les deux volumes à la suite puisque le premier volume est disponible aux éditions Dupuis dans la collection Zéphyr depuis le mois d’août 2019 et comprend 48 pages et le second volume sort le 8 janvier 2021 toujours chez le même éditeur et dans la même collection avec le même nombre de pages.

Passez un coup de fil à votre libraire ou votre bédéiste pour les commander, vous passerez un agréable moment à découvrir cette histoire.

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