« Watch Dogs Legion – tome I : Underground Resistance » : quand la  bande dessinée et jeu vidéo ne font qu’un !

Le monde vidéoludique et le neuvième art possèdent de nombreux points communs : une histoire à raconter, un scénario, des plans, des angles de vues, le jeu de lumière, les couleurs, les dialogues, l’ambiance, etc. Alors quand un éditeur de jeu vidéo français reconnu dans le monde entier, s’associe avec l’un des plus grands éditeurs de BD française, cela donne naissance à une bande dessinée tirée d’un jeu vidéo. La question qui se pose alors est de savoir si le lecteur, qui peut être un gamer également (j’en suis l’exemple parfait) va se reconnaître dans cette adaptation. Il y a de multiples façons d’entrer dans l’histoire d’un jeu vidéo mais une seule façon d’entrer dans celle d’une BD. Alors quel chemin ont emprunté les deux éditeurs ?

Surveillance de masse, milices privées faisant régner l’ordre dans les rues de Londres, cette dernière est devenue un symbole d’oppression généralisée.

Seul moyen de se débarrasser de l’organisation qui se cache derrière cette dictature, DedSec, un groupe de résistants qui avec l’aide des Londoniens, se dresse pour libérer la ville de ces profiteurs.

En enquêtant sur de mystérieuses disparitions, la journaliste australienne, Louise Hartford, va croiser la route, entre autres, d’Adam Logan, un DJ londonien dont la musique est devenue un symbole de révolte.

Ensemble et avec d’autres compagnons d’infortune, ils vont devoir infiltrer les sphères du pouvoir pour faire éclater la vérité.

 

Le parti pris a été de planter le décor

Le choix des deux éditeurs a été clairement d’opter pour un public ne connaissant pas le jeu vidéo. Ainsi on découvre une bande dessinée comme tant d’autres avec quelques personnages charismatiques, un endroit (Londres qui est la ville où se déroule le jeu vidéo) et un scénario.

Il est pourtant difficile de comprendre le début de l’histoire sans avoir un minimum de connaissances sur l’univers de la licence Watch Dogs. Ainsi le lecteur néophyte pourrait vite se lasser devant le nombre de protagonistes de l’univers du jeu vidéo. En effet, il est plus aisé de présenter un scénario dans un jeu vidéo qui peut durer plusieurs heures « ingame » à une BD de quelques pages.

Malgré tout une fois, le décor installé, l’action se met en place doucement pour en arriver à l’essentiel de l’histoire. Malheureusement cela n’arrive qu’au ¾ de ce premier volume et le lecteur peut se trouver frustrer après avoir fait la démarche de comprendre l’enjeu de l’histoire de se trouver face à un « à suivre ». Cette BD est en deux volumes, il faut le souligner et peut-être qu’il serait intéressant de pouvoir lire les deux d’un seul trait.

Du côté de l’adaptation du jeu vidéo, on retrouve des éléments de jeu qui ne sont pas expliqués ou alors très mal comme l’importance de la technologie avancée. En effet le jeu évolue dans un Londres un peu futuriste, remplie de nouvelles technologies et utilisant notamment beaucoup les drones de reconnaissance. Ces aspects visuels qui sont exploités dans la BD ne seront compris que par ceux ayant déjà joué au titre d’Ubisoft.

 

Des graphismes simplistes mais qui se veulent modernes

Les amateurs de bande dessinée traditionnelle pourraient être décontenancés par le choix d’utiliser la couleur noire en arrière-plan sur les planches. Traditionnellement, c’est le blanc qui est utilisé, notamment pour un confort de lecture. Le choix de cette couleur sombre s’explique par le côté violent de l’histoire et pour faire ressortir les planches de couleur très vives. Malgré tout cela ne fonctionne pas très bien même si au fil de la lecture, le lecteur s’habitue à ces nuances de couleur.

Il est à regretter également que la ville de Londres parfaitement modélisée dans le jeu, ne soit représentée dans cette BD que par quelques vignettes de monuments emblématiques.

 

Est-ce une adaptation réussie ?

Je reste sceptique sur l’introduction de l’histoire et des personnages. Il me semble que cela méritait un meilleur traitement surtout que cela traîne en longueur pour au final ne pas comprendre grand-chose.

J’aurais souhaité également que ce qui fait le charme de Watch Dogs Legion et de son gameplay original, c’est-à-dire que tous les personnages non jouables peuvent le devenir, soient mieux exploiter.

Cependant une fois que l’action se met en place, la bande dessinée est plaisante et je suis curieux de découvrir la suite. Disons que cette saga mérite d’être lue en un seul trait.

Pour conclure, disons que la BD a pris le dessus sur le jeu, et c’est peut-être dommage. Un mixte des deux était possible. Bande dessinée et jeu vidéo peuvent faire union à condition que celle-ci soit partagée !

La bande dessinée Watch Dogs Legion – tome I : Underground Resistance est éditée par les éditions Glénat et comprend 64 pages.

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