Pour fêter la Saint-Sylvestre, vous repasserez en 2021 !
Aujourd’hui, avec quelques jours d’avance sur le calendrier fixé par le Président Emmanuel Macron, Jean Castex, le Premier ministre, accompagné d’Olivier Véran ministre de la Santé et des Solidarités ainsi que de Gérald Darmanin ministre de l’Intérieur, se sont présentés devant les Français pour dévoiler les mesures qui devaient encadrer les fêtes de fin d’année.
Après une brève intervention de Jean Castex, plantant le décor en signalant que les objectifs fixés par le chef de l’Etat lors de son allocution présidentielle du 24 novembre dernier, à savoir la barre des 5000 cas testés positifs par jour ne seraient pas atteints le 15 décembre, a laissé la parole à son ministre de la Santé et des Solidarités pour un point plus précis de la situation sanitaire.
Si depuis le début du confinement, le nombre de cas positifs a été divisé par cinq, passant de 50 000 cas par jour à 10 000, depuis trois jours la tendance est sur un plateau voire selon les propos d’Olivier Véran, “une légère remontée”. Même s’il s’est félicité de cette baisse, il a rappelé que cela n’était pas suffisant pour contenir l’épidémie et qu’il fallait rester vigilant.
Le président de la République a tenu deux promesses
Jean Castex a ensuite repris la parole pour annoncer aux Français ce qui allait remplacer le confinement à partir du 15 décembre. Le chef de l’Etat avait promis que les Français pourraient passer Noël en famille et cela est la première promesse respectée. La deuxième est la fin du confinement qui laisse la place à un couvre-feu, à partir donc de mardi, de 20 heures à 6 heures avec une dérogation pour le 24 décembre.
Noël au balcon, la Saint-Sylvestre dans son salon
Après ce fût un déluge d’annonces les plus farfelues les unes que les autres. La première, celle que personne n’avait vu venir, c’est le non-respect par le Président Emmanuel Macron de bénéficier d’une dérogation au couvre-feu pour le 31 décembre. Cela signifie donc que pour le réveillon de la Saint-Sylvestre, les familles, les amis ne pourront pas se retrouver pour dire adieu à une année que l’on peut déjà qualifier de m….
Le plus ridicule dans l’histoire -qui n’est vraiment pas drôle- c’est que Jean Castex a pris soin de rappeler qu’il avait bien conscience que le moral des Français était très touché par les deux confinements de cette année, mais ne fait rien pour l’améliorer. En effet, quid des personnes seules, isolées, qui vont devoir passer le réveillon de fin d’année seul(e) à table au lieu d’être accompagné(e). Pourquoi fêter Noël avec les Grands-parents et les laisser le 31. Cela n’a aucun sens. C’était l’occasion justement de redonner un semblant de vie lors de cet événement festif.
La culture n’est toujours pas essentielle selon le Gouvernement
Depuis le premier confinement, la notion du « non essentiel » pose problème éthiquement. La décision prise par l’exécutif aujourd’hui de ne pas rouvrir comme promis les théâtres, les cinémas, les musées fait forcément penser que la culture n’est pas essentielle pour le fonctionnement basique de l’économie française. Or, ces secteurs représentent non seulement un lien essentiel pour le moral et jouent un rôle majeur dans le lien social mais interviennent dans de nombreux secteurs de l’économie (évènementiel, spectacle, salons). Ils ne pourront rouvrir au mieux dans trois semaines après l’aval du Gouvernement et si la situation sanitaire le permet.
L’arrêt de ces secteurs précarisent très significativement des pans entiers de l’économie du spectacle déjà durement touchés et pourtant qui représentent des points de PIB non négligeables. C’est se tirer une balle dans le pied dans de continuer dans cette voie.
D’ailleurs cette semaine, l’Olympia la fameuse scène de spectacle parisienne, sur sa façade de néon rouge, là où d’habitude est indiquée le nom de l’artiste qui va se produire, les Parisiens pouvaient lire les mots “pas essentiel”.
Les autres annonces de Jean Castex
Avec la fin du confinement, vient également la fin des attestations de dérogation pendant les heures de sorties autorisées. Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur est intervenu pour rappeler dans quelles mesures, il serait possible de se déplacer pendant le couvre-feu en rappelant les motifs légaux pour lesquels une attestation serait nécessaire. Pour résumer et faire simple, il s’agit des mêmes dérogations que lors du couvre-feu instauré avant le deuxième confinement. Il a tenu à préciser également que la police nationale, la gendarmerie et la police municipale allaient procéder à plus de contrôles que lors du confinement.
Les déplacements inter-régions sont désormais possibles, finit donc les trois heures de sortie à moins de 20 km de son domicile.
Les enceintes sportives pour recevoir du public devront attendre le 7 janvier et la clause de revoyure malgré les demandes persistantes des clubs professionnels.
Enfin les règles pour les lieux de culte ne seront pas revues à la hausse.
Le prochain calendrier
Le Premier ministre a donc donné rendez-vous le 7 janvier pour faire un point sur les trois semaines de couvre-feu et décider si les théâtres, cinémas, musées et enceintes sportives pourront de nouveau accueillir leur public.
Ensuite cela devrait être le président Emmanuel Macron, qui lors d’une allocution présidentielle, devrait comme il l’a annoncé, intervenir aux alentours du 21 janvier pour déterminer du sort des cafés, bars, restaurants mais également des étudiants du supérieur et surtout du sort de la Nation, fin du couvre-feu ou de nouveau un confinement comme l’a indiqué le chef du Gouvernement en cas de reprise de l’épidémie.
À défaut de sortir le 31 décembre de son salon, on n’est pas sortis de l’auberge (qui reste toujours fermée d’ailleurs).