« Sécurité globale », manifestation locale

Près de 2000 personnes se sont réunies ce samedi à Nîmes devant la préfecture à l’appel de nombreuses organisations syndicales et politiques. Cette manifestation était organisée contre la proposition de loi sur la « sécurité globale », texte exacerbé par des images des violences policières dont le passage à tabac d’un producteur parisien noir.

 

 

La photo de ces deux petites filles présentes avec leur maman ce samedi sur l’avenue Feuchères à Nîmes résume à elle seule les valeurs défendues par les manifestants. Nombreux étaient également les jeunes à brandir leurs pancartes et leurs smartphones pour rappeler que nous ne vivons pas dans un régime totalitaire et que face à la violence d’État l’arme de l’image est là pour combattre des flics racistes qui se croient revenus au temps des ratonnades. Oui ces jeunes nous alertent sur la responsabilité politique de ce gouvernement et nous rappellent que la police est composée de « gardiens de la paix » qui sont là pour protéger les citoyens des dérives dictatoriales et non pour les mettre en œuvre.

 

Porter la plume dans la plaie

« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie ». Cette citation d’Albert Londres[1] est d’autant plus saisissante que transposée à notre époque elle est une ligne de conduite pour la grande majorité des journalistes. La plume dans la plaie ce sont aussi les images captées par des citoyens témoins de dérapages institutionnels et récupérées tant par différents médias que par la police. Elles permettent de montrer qu’il existe plusieurs points de vue pour établir la vérité. N’enlevons pas ce droit, dans une démocratie, de filmer, d’enregistrer mais refusons par contre d’être censurés. Tocqueville dans son ouvrage De la démocratie en Amérique le défendait « Dans un pays où règne le dogme de la souveraineté du peuple, la censure n’est pas seulement un danger, mais encore une grande absurdité ».

 

 

Un article inutile

Entre le vote du Parlement de l’article 24, la création d’une commission indépendante proposée par le Premier ministre pour acter une nouvelle écriture de cet article, la colère des députés s’estimant floués (pas floutés) à juste titre de leur rôle de législateur, est-ce que le gouvernement n’aurait-il pas l’obligation de retirer ce texte pour ne pas vider la démocratie de son sens ? Pour que vive la Démocratie et ne soient pas piétinés nos droits et nos libertés les plus fondamentales, levons symboliquement nos téléphones comme nous avons brandi nos crayons en hommage à Charlie.

[1] Albert Londres, 1884 – 1932 journaliste et écrivain français. Depuis 1933, le prix Albert-Londres récompense les meilleurs journalistes francophones.

 

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