Maradona, le génie argentin nous a quittés

En 1996, Madonna chantait « Don’t Cry For Me Argentina ». Pourtant depuis hier, toute l’Argentine pleure son Dieu du football, son idole, celui qui par plusieurs fois avait bravé la mort a succombé à une crise cardiaque à l’âge de 60 ans.

En réalité, c’est le monde entier qui est attristé de la disparition d’un des plus grands footballeurs que la Terre ait connus. Même le Roi Pelé a rendu un vibrant hommage à ce footballeur de génie par ces mots : « Quelle triste nouvelle. J’ai perdu un grand ami et le monde a perdu une légende. Il y aurait encore beaucoup de choses à dire mais pour l’instant que Dieu donne de la force à tous les siens. J’espère qu’un jour au ciel nous pourrons faire un match ensemble. »

Maradona était connu de tout le monde, des initiés aux non-initiés du football. Pour les amateurs du ballon rond, il restera à jamais un créateur de talent, capable à lui seul de faire basculer un match, par ses accélérations fulgurantes, ses coups de reins, ses dribbles et son agilité. Petit par la taille, avec les jambes arquées, mais grand par son don de la maîtrise du ballon, « el pibe de oro » fera partie pour toujours du Gotha du football tel un Dieu immortel.

 

Le voir jouer fut un plaisir

J’ai comme beaucoup de personnes en mémoire un match qui est resté dans les annales de la Coupe du Monde. Au Mexique, en 1986, il écarta à lui seul l’équipe d’Angleterre par deux actions qui finalement résume parfaitement l’Homme qu’il était.

Sur le premier but, il marquait le but de la main en faisant semblant de l’avoir pris de la tête alors qu’il était à la lutte dans les airs avec le gardien anglais Peter Shilton. Tout le monde avait vu la supercherie sauf l’arbitre qui valida le but. Maradona qui était très croyant, eu cette déclaration devant la Presse : « Un peu avec la tête de Maradona et un peu avec la main de Dieu ».

Sur le deuxième but qui allait donnait la victoire à son équipe, alors que le score était de 1-1, il partit de son camp pour traverser tout le terrain, dribblant de nombreux adversaires et allant marquer le but devant un stade ébahi et des millions de téléspectateurs tout autant.

Sur ces deux actions, Maradona avait prouvé au monde entier qu’il était à la fois mi-ange et mi-démon.

 

C’est au Napoli qu’il paracheva son œuvre

Après un passage raté au FC Barcelone dû notamment à des blessures, contre toute attente, il signa à Naples, club qui alors n’avait remporté que des coupes d’Italie. Avec son meneur de jeu, le SSC Napoli, devint l’un des plus redoutables clubs de Série A (1re division italienne) et en 1987, le club remporta son premier Scudetto (championnat italien). Un second sera acquis en 1990. Entre-temps, Maradona fit briller son club en Europe, en remportant la coupe de l’UEFA (l’ancien nom de l’Europa League) seul et unique trophée du club sur la scène européenne en 1989.

Naples étant une ville à part en Italie avec une mentalité très « méditerranéenne » avec des habitants aux caractères forts et amoureux de leur club avec une passion frisant l’enivrement, se prit d’amour pour son joueur. Les deux étaient faits pour se rencontrer, s’apprécier et vivre une romance à la Roméo et Juliette.

Pourtant c’est lors de ces années que le Dieu vacilla de son trône. Devenu addict à la cocaïne, il allait bientôt connaître une fin de carrière difficile.

 

Reconnu dopé à la cocaïne à la Coupe du monde 90, il laisse un pays orphelin

Tel un Zinédine Zidane à la Coupe du monde 2006, Maradona rêvait de finir sa carrière internationale sur une victoire en coupe du monde 1994. Pour cela, lui qui avait sombré dans la drogue, fit tous les efforts pour être retenu par le sélectionneur argentin pour participer à la grande fête du football aux États-Unis.

Après des débuts prometteurs dans cette copa del mundo, à la stupéfaction de tous les journalistes, amoureux du football, un communiqué tomba, annonçant que Maradona avait été contrôlé positif pour dopage à la cocaïne et devait immédiatement cesser toute activité avec le football.

La légende argentine devint tout à coup, l’homme à éviter. S’en sont suivis des déboires judiciaires familiaux, fiscaux, etc. qui le mirent en retrait du monde du football un moment.

 

Les amoureux du football ne sont pas rancuniers

Une fois tous ses problèmes réglés, et des cures de désintoxication, notamment à Cuba où il rencontra celui qu’il allait considérer comme son père, Fidel Castro (qui est décédé comme lui un 25 novembre), il décida d’épouser une carrière de sélectionneur de l’équipe d’Argentine, sans grand succès, puis d’entraîneur de différents clubs, sans réussite non plus.

Malgré ses problèmes de santé réguliers, qui lui valurent plusieurs séjours à l’hôpital, à la dernière coupe du monde en 2018 en Russie, on le vit faire en tribune d’honneur, plusieurs doigts d’honneur après la victoire de son Argentine chérie face au Nigeria, qui les mènera à se confronter à la France en 1/8e de finale avec le résultat que l’on connaît.

Dès l’annonce de sa mort, l’Argentine a décrété trois jours de deuil national, et le club de Naples a décidé de rebaptiser le stade San Paolo en stade Diego Armando Maradona.

“Le temps brise et disperse la réalité, ce qui reste devient mythe et légende.” De Nuto Revelli / Le Disparu de Marburg.

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