Covid-19 : un rappel à l’ordre rapide et insipide de Jean Castex
On attendait Emmanuel Macron, puis, il fut question d’Olivier Véran, le ministre de la Santé et des solidarités d’annoncer les nouvelles mesures pour lutter contre le Covid-19, ce fut Jean Castex qui a pris la parole cet après-midi et le moins que l’on en puisse dire, c’est ce que ce fut beaucoup de bruit pour rien.
Huit petites minutes !!! C’est le temps que le premier ministre a consacré aux Français pour relayer les données du dernier Conseil de défense et les mesures à mettre en place. Les supputations allaient bon train depuis, que le professeur Delfraissy avait parlé de « décisions difficiles à prendre » : (confinement local, fermeture des crèches, rassemblements réduits à quelques personnes dans l’entourage amical, bref, un vaste éventail… Or, il n’en n’est rien.
Dans un premier temps, le Premier ministre s’est borné à un bilan de la situation à l’heure actuelle, où il parle d’une nette aggravation de la situation sanitaire : en une semaine sur le sol français, le taux de contamination est passé de 57 à 72 personnes pour 100000 habitants, une hausse sensible des hospitalisations a été observée et surtout, plus inquiétant encore, le retour des mêmes populations dans les services de réanimations qu’au mois de mars (à savoir les personnes âgées).
« Face à cette épidémie, notre stratégie n’a pas changé », lance-t-il avant d’évoquer des mesure(tt)es
Le Premier ministre a appelé de nouveau les Français, à appliquer scrupuleusement les gestes barrière (lavage des mains, distanciation physique, masques et tests)
Pour ces derniers, une priorisation des tests PCR est créée (des plages horaires, ainsi que des endroits réservés seront dédiés à ces personnes).
1- Les symptomatiques
2- Les cas contacts
3- Les personnels soignants ou assimilés.
Dans un second temps, Jean Castex a annoncé pour les «cas contacts», un renforcement du traçage avec le recrutement de 2000 personnes supplémentaires dans les CPAM et ARS ( les fameuses brigades sanitaires) qui auront un rôle renforcé de contrôle.
Enfin, la durée d’isolement passe de quatorze jours à sept jours après les résultats d’un test positif.
42 départements en rouge, les villes de Marseille, Bordeaux et la Guadeloupe en surveillance renforcée.
Le Premier ministre a demandé aux Préfets des deux métropoles et de l’île caribéenne de proposer dès lundi de nouvelles mesures, le taux d’incidence dans ces trois endroits étant les plus important sur le sol français.. Depuis le décret du 10 juillet 2020 modifié le 28 août dans les zones dites de circulation active ou zone rouge, les préfets ont des pouvoirs accrus, ils peuvent agir sur les horaires d’ouverture des établissements, sur la tenue de grands événements, sur les rassemblements, etc.
Des oublis tant sur le plan géographique que sur les personnes
Il l’a répété, nous devons apprendre à vivre avec le virus.
Ainsi Paris et sa petite couronne n’ont pas été mentionnées. Regroupant pourtant 16 % de la population française, et elle-même, en zone rouge, à aucun moment, il n’a été énoncé de mesures spécifiques.
La question des élèves et de cette fameuse tranche d’âge qui est la plus fortement contaminée (les 15-44 ans) n’ont qu’été effleurées, alors même que le premier ministre a exhorté les personnes âgées à se protéger. Deux poids deux mesures…
La situation dans les établissements scolaires, où les cas de Covid augmentent chaque jour a été purement et simplement évincée.
Bref, beaucoup de bruit pour rien mais le risque de perdre la bataille de l’opinion. À quelques mois de la possibilité d’une vaccination déjà assez mal perçue chez une partie des Français, ce genre d’atermoiements n’est pas vraiment rassurant.