Pour Alain Fabre-Pujol les élections municipales en juin sont une erreur

5 000 communes n’auraient pas, du fait du confinement, pu organiser le second tour des municipales. Ces communes, en général les plus peuplées sont en ballottage. Peut-on organiser les élections le 28 juin ? Depuis plusieurs jours, nombre d’élus se cabrent contre cette idée, arguant le problème sanitaire et électoral. Alors que la France a perdu plus de 28 000 de ses compatriotes, qu’elle a subi bon gré, mal gré un confinement de 55 jours, que nombre de personnes sont encore semi-confinées, comment organiser une campagne électorale dans ces conditions ?

Alain Fabre-Pujol, fin connaisseur des questions électorales se positionne clairement contre et ses arguments sont pour le moins percutants.

 

En substance, l’ancien député base son argumentation sur le problème sanitaire sachant de quatre de ses colistiers ont eux même été atteints par le Covid-19 et qu’un d’entre eux est encore malade. Avec 70 % absentions et alors que le confinement était déjà annoncé pour lundi suivant, peu de gens, il est vrai se sont déplacés de peur d’attraper cette nouvelle maladie. Il résume ainsi son sentiment : « Alors que le gouvernement s’est assis sur l’avis de son comité scientifique pour ouvrir, sur le compte des collectivités locales, les écoles et collèges, il va se servir de celui-ci pour dire que les élections municipales sont possibles fin juin malgré l’état d’urgence sanitaire. »

 

Puis le conseiller municipal, à raison, voit dans cette volonté de pousser à l’échéance électorale une manœuvre dilatoire pour « [Ceci permettrait de] cacher le désastre électoral du Gouvernement dans cette séquence alors que son impéritie est tout aussi désastreuse pour le pays. »

 

De manière plus technique, le conseiller municipal, lui qui à nombre de campagnes électorales derrière lui, se pose la question légitime de : « Comment organiser loyalement un second tour électoral quand, depuis deux mois les collectivités locales ont dépensé des sommes pharamineuses en communication que ce soit pour la Ville, l’Agglomération, la Région et leurs élus alors que les oppositions étaient peu ou prou réduites au silence ? »

 

Posture politicienne certes mais qui continue sur des arguments bien plus tangibles en l’état à savoir :

 

« Comment mobiliser électeurs et scrutateurs un dimanche de juin quand les berges des rivières sont interdites, les cafés et restaurants fermés, tout comme les cinémas et les théâtres et que les déplacements sont encore limités ? »

 

Une question éthique et financière

 

De même et il continue sur le concret de la campagne électorale : « Comment assurer entre fin mai et fin juin la remise en route du processus électoral : financement des campagnes, réunion entre une ou plusieurs listes pour éventuellement fusionner, prendre à nouveau contact avec les citoyennes et citoyens qui subissent depuis huit semaines une communication de terreur ?

Il termine par cette phrase qui pour le moins est, dans le cœur des Français à l’heure actuelle où l’on compte nos morts, que beaucoup pleurent un être cher qui a disparu »

Enfin, il conclut par cette phrase terrible qui démontre une fois de plus l’ampleur du désastre de cette pandémie, tant sur le plan humain qu’institutionnel : « La démocratie se respecte, n’en déplaise à monsieur Macron et sa clique de tristes sires. »

Le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur ont officialisé, ce matin, la date du second tour des Municipales pour le 28 juin, sous réserve de conditions sanitaires. Postures politico-politiciennes pour certains, calendriers extrêmement serrés pour d’autres, ces municipales laisseront un goût amer pour tous les participants et les électeurs. Cette pandémie est tombée au pire moment, entre les deuils, le populisme et le dégagisme ambiant.

 

 

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