La liste de Daniel Richard propose une balade urbaine féministe
À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, Daniel Richard et ses colistiers proposent une balade féministe à travers rues, places et boulevards, en hommage aux femmes qui ont marqué leur temps et la ville de Nîmes. Cette balade se conclura par la signature de la Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes
Le départ est prévu le samedi 7 mars à 10 h 30 place Séverine, la rebelle
Séverine (1855-1929) : première femme journaliste à part entière, écrivaine et féministe : Le Cri du Peuple, puis La Fronde.
Compagne de Jules Vallès, aux côtés de Zola dans l’affaire Dreyfus, participe en 1914 à la première grande manifestation féministe. « J’ai toujours travaillé pour la paix, la justice et la fraternité ».
La déambulation continuera par la rue Dhuoda, l’éducatrice, puis la rue Guillemette, la combattante.
Dhuoda (800-843), princesse carolingienne, épouse de Bernard de Septimanie, privée de la présence de son fils Guillaume, elle rédige célèbre ouvrage destiné à son éducation à distance, Manuel pour mon fils, qui traduit la société de son temps sur les plans spirituel et social.
Guillemette, mère du Comte de Nîmes Bernard Aton, elle réduit la révolte des Chevaliers des arènes en 1166, contribuant ainsi à l’unification de la ville sous l’influence des Comtes de Toulouse.
Une pause ensuite devant le Conseil départemental durant laquelle sera évoquée la vie de Gilberte Roca, la militante et de Suzanne Crémieux, la féministe.
Gilberte Roca (1911-2004), résistante, première femme élue parlementaire à 34 ans, en 1945, dans le Gard, première femme élue au Conseil général (3e canton de Nîmes), conseillère municipale de Nîmes en 1965. Fille d’ouvrier agricole languedocien, elle est très tôt syndicaliste et militante du Parti communiste français. Résistante dans le Rhône, elle y sera membre du Comité départemental de Libération. Une femme de courage, aux yeux de qui la politique n’est pas un métier mais un service.
Suzanne Crémieux, dont une crèche porte le nom rue de la Biche, est née à Paris, mais a passé son enfance en terre gardoise. Épouse de Robert Schreiber (1880-1966), créateur du journal Les Échos, elle adhère au Parti radical en 1924, en devient membre du Comité directeur en 1928. Elle s’engage pour le droit de vote et d’éligibilité des femmes dix-sept avant sa légalisation. Elle est membre du cabinet de Marc Rucard, Ministre de la Santé, avant 1938. Elle s’occupera activement de l’évacuation des enfants de la région parisienne pendant l’exode de 1940. L’une des premières parlementaires du Gard, élue au Sénat de 1948 à 1955 puis de 1959 à 1976.
Direction, ensuite l’Esplanade, à la Fontaine Pradier en souvenir de Juliette Drouet, modèle de la statue.
Le sculpteur James Pradier, a pris pour modèle Juliette Drouet, qui fut sa compagne avant d’être celle, très célèbre dans l’histoire littéraire, de Victor Hugo.
L’étape suivante amènera les randonneuses et les randonneurs au Square de la Couronne où ils découvriront la vie de Louise de Coligny-Châtillon, inspiratrice d’Apollinaire.
Square de la Couronne se trouve l’ancien Hôtel du Midi, où Louise de Coligny-Châtillon a inspiré les Poèmes à Lou et Lettres à Lou d’Apollinaire.
Puis, des passages par la Grand-rue et rue du Chapitre, sur les traces de la pianiste Marguerite Long et l’une des plus grandes cantatrices françaises Régine Crespin
Marguerite Long (1874-1966) née à Nîmes, remarquée au Conservatoire de la ville par un inspecteur des Beaux-Arts, devient élève dans la capitale. Premier prix de piano à quinze ans, professeur au Conservatoire de Paris dès 1926. Amie de Debussy, de Fauré, de Ravel, elle en est l’interprète reconnue dans des salles combles du monde entier. Elle enseigne avec virtuosité. Samson François, Katia et Marielle Labèque sont parmi tant d’autres ses élèves. Faisant duo avec le violoniste Jacques Thibaud pour des concerts de musique de chambre, c’est avec lui qu’elle crée le réputé Concours international Long-Thibaud.
Régine Crespin (1927-2007), Marseillaise de naissance, elle écrit « Ma vraie vie, mon adolescence, mes études, mes premières leçons de piano puis de chant, mes premières amours, mes premiers chagrins, mes morts furent à Nîmes. » Elle décroche un premier prix et le Conservatoire de Paris. En 1950, à Nîmes, elle va chanter Otello de Verdi, sous la direction du chef d’orchestre, Edmond Carrière, le père du futur Prix Goncourt – Jean Carrière. Coup de foudre. Liaison amoureuse qui durera sept ans. Scandale. Mais qui contribue à lancer une Régine Crespin déployant alors tout son talent, avec Le Chevalier à la rose, La Tosca, Les Troyens, La Walkyrie, Ariane à Naxos, Les Noces de Figaro, Carmen (qui suscite même une émeute à Buenos Aires
Enfin point d’orgue de cette matinée consacrée aux femmes célèbres de Nîmes, à 12 h 00, Place de l’Horloge,
Daniel Richard signera la Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes, en présence d’Emmanuel Maurel, député européen et président de GRS – Gauche républicaine et socialiste
L’équipe « Nîmes, une ville nommée Désir » baptisera symboliquement la place de l’Horloge du nom d’Olympe de Gouges, notre compatriote occitane, née à Montauban en 1748.
Auteure de la Déclaration des Droits de la femme et de la citoyenne, dont la voix retentit encore aujourd’hui dans la lutte contre les discriminations et les violences faites à la moitié de l’humanité. Elle meurt sur l’échafaud en 1793.