[EDITO] Maisons Départementales des Personnes Handicapées en souffrance !

La chronique de Valérie, en handicap invisible, mais qui je vous le rappelle n’est nullement porte-parole des familles et personnes en handicaps de France et de Navarre, porte aujourd’hui sur les Maisons Départementales des Personnes Handicapées qui furent créées en 2005 pour assurer l’accompagnement familial, social et sanitaire des personnes handicapées.

Que faut-il faire ? Un simple dossier – mais un dossier pas si simple !

En voici son déroulé :

  • Envoi en recommandé avec accusé de réception quand le dossier est complet.
  • Enregistrement de la demande.
  • Étude du certificat médical / des certificats médicaux les médecins et vérification qu’il y a concordance avec le référentiel national
  • Étude de la demande par le référent.
  • Possibilité de demande de pièces complémentaires.
  • Évaluation par l’équipe pluridisciplinaire d’instruction (directeurs d’établissements, de médecins (pédopsychiatre, médecin scolaire, médecin MDPH), d’un(e) psychologue scolaire, de personnels de l’Éducation Nationale (maîtres référents, inspecteur), de l’assistante sociale et de la responsable du secteur pour le Pôle enfants-adolescents de la MDPH.).
  • Inscription en Commission des Droits à l’Autonomie (CDAPH)***.
  • Passage en CDAPH.
  • Enregistrement de la décision et notification adressée à la personne.
  • Acceptation ou recours RAPO (Recours Administratif Préalable Obligatoire). Il s’agit d’un courrier adressé à la CDAPH.

Le dossier est ensuite transmis à la CAF / MSA avec les déboires que cela peut engendrer parfois, c’est-à-dire, perte du dossier – lenteur de transmission etc. (dixit des personnes en handicap de diverses régions avec lesquelles j’ai pu m’entretenir).

*** La CDAPH est extrêmement importante. 

Voici ses attributions ainsi que sa composition :

  • Délivrance ou renouvellement de cartes d’invalidité, carte de priorité de stationnement.
  • Reconnaissance de travailleur handicapé.
  • Allocation d’étude pour enfant handicapé et son complément – majoration.
  • Allocation pour adulte handicapé et son complément.
  • Scolarisation et la formation pour l’enfant handicapé.
  • Orientation professionnelle, la formation, le reclassement des adultes handicapés.
  • Orientation en établissement médico-social – structures en mesure d’accueillir la personne handicapée. Elle doit, dans tous ces cas, proposer à l’intéressé (ou à son représentant légal) un choix entre plusieurs solutions adaptées.
  • Renouvellement de l’allocation pour tierce personne.
  • Prestation de compensation du handicap sous forme d’aides humaines ou techniques, d’aménagement du logement ou du véhicule, d’aide financière pour des dépenses exceptionnelles, ou d’aide animalière.
  • Appréciation du taux d’incapacité de la personne handicapée, des besoins de compensation et de sa capacité de travail.

Par qui est composée la CDAPH ?

Des représentants du département, des services et des établissements publics de l’État, des organismes de protection sociale (CPAM, CAF, etc.), des organisations syndicales, des associations de parents d’élèves et, pour au moins un tiers de ses membres, des représentants des personnes handicapées et de leurs familles désignés par les associations représentatives, et un membre du conseil départemental consultatif des personnes handicapées. Des représentants des organismes gestionnaires d’établissements ou de services siègent à la commission avec voix consultatives. La MDPH assure simplement son secrétariat.

Liste détaillée + liste pour la Corse

MDPH en souffrance  entraînent => Personnes en handicap en souffrance entraînent => Familles en souffrance

Depuis quelques années nous nous rendons compte que les MDPH sont de plus en plus sollicitées. Le nombre de dossiers leur arrivant est en perpétuelle augmentation. Il en convient de se demander quelle en est la raison ? À chacun de s’en donner la réponse.

Cette augmentation engendre un délai de réponse lui aussi en accroissement. En règle générale, la réponse est obtenue sous 9 mois, mais certaines régions mettent 12, 18 voire 24 mois. Ces longs mois d’attente « vous mettent sous pression : vous êtes comme une cocotte-minute, prêts à exploser » ! Cette réponse peut faire basculer votre vie, la vie de votre famille !

Dans certaines MDPH, il n’y a plus d’accueil téléphonique ; l’accueil physique est plus que restreint par manque de personnel.

Les locaux sont parfois inadaptés aux personnes en fauteuils, aux personnes mal/non-voyants, aux personnes ayant des troubles mentaux nécessitant un certain calme etc. Le personnel présent n’est pas formé aux langages des signes (dixit, là aussi, des personnes en handicap de diverses régions avec lesquelles j’ai pu m’entretenir).

D’une MDPH à une autre, les moyens financiers ne sont pas les mêmes.

Depuis ce début d’année, un nouveau dossier a fait son apparition. Il est beaucoup plus complexe à remplir et pour les personnes atteintes de handicap mental / psychique il est inadéquat.

Pour conclure, j’aimerais vous partager 3 témoignages :

De France info

« On nous a demandés, mi-juillet, de passer 900 dossiers en attente de notification afin que ces enfants aient une AESH pour la rentrée”, témoigne Claire, une agente territoriale employée dans une MDPH d’Ile-de-France. Face au nombre de demandes et à la lourdeur du processus de validation, quasiment tout le personnel est mis à contribution. C’est lamentable qu’aujourd’hui, ce soit les assistantes sociales qui valident les dossiers alors qu’elles n’ont pas la formation pour évaluer l’accompagnement. Claire, MDPH en Ile-de-France »

* Une maman de Mouvaux, explique avoir une facture de 1 650 € de séances d’ergothérapies pour son enfant. Elle a fait une demande de prise en charge à la MDPH et la CPAM mais ces dernières ne lui accordent rien. Une maman de MAULE, quant à elle, les a de prises en charge.

* Après étude de son dossier, Julie a obtenu une AESH pour la rentrée scolaire 2019. Or lorsqu’elle est arrivée à l’école personne n’était présent. Maman, papa et Julie ont patienté durant 2 semaines mais personne n’est venu. Julie n’est toujours pas scolarisée au 8 novembre 2019.

Pourquoi l’État ne fait-il rien ? Pourquoi les moyens humains et financiers ne sont pas apportés ?

Il est dit le contraire, des choses sont promises mais le constat est là.

 

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