La série « Les compagnons de la Libération » : La bande dessinée célèbre les héros de la seconde guerre mondiale
En cette année 2019, quatre-vingts ans après l’ordre de mobilisation générale, la bande dessinée a décidé de célébrer à sa manière trois héros de la seconde guerre mondiale qui ont permis à leur façon et à des époques différentes de la guerre, de contribuer à la réussite de la libération de la France face à l’armée allemande.
Les éditions Grand Angle, mettent à l’honneur, trois compagnons de la libération dans trois volumes. Les deux premiers volumes sur le Général Leclerc et Pierre Mesmer sont parus depuis le 29 mai 2019, un troisième volume consacré à Jean Moulin est paru le 21 août 2019. Il ne s’agit pas de biographies entières mais de l’histoire de leur engagement.
Ces trois volumes sont recommandés par l’Ordre de la Libération et par le magazine Historia, gage de la qualité de la reconstitution historique des scénarios.
Les compagnons de la Libération
Le 16 novembre 1940, le Général de Gaulle, crée l’Ordre de la Libération. Tous ceux qui s’engagent à libérer la France de l’occupation nazie, sont appelés à rejoindre cette organisation de l’ombre. Ils sont alors surnommés Compagnons de la Libération.
Le premier volume sur le Général Leclerc, raconte un épisode de son parcours de guerre. Fin 1940, Philippe de Hautecloque, qui est alors le Colonel Leclerc, décide d’attaquer Koufra, une oasis libyenne située à plus de 1 500 km. Il a pour objectif de mettre en déroute l’armée italienne, alliée des forces allemandes. Mais le défi est gigantesque. Pour y arriver, il faut affronter le désert, les routes caillouteuses, les montagnes culminant à plus de 3 000 mètres. Tout cela sans posséder de cartes, de points d’eau et en affrontant le vent rendant l’avancée difficile. Pourtant à l’aide de 400 hommes et 56 véhicules, il arrivera à atteindre son objectif.
Le second volume sur Pierre Mesmer, raconte comment cet ancien pirate et soldat a décidé de rejoindre l’Angleterre suite à la demande du Maréchal Pétain, le 17 juin 1940, à la radio, de cesser le combat. Il vit cela comme une trahison envers sa patrie. Pour lui, c’est inadmissible, on ne peut cesser le combat. Il ne voit alors qu’une solution, désobéir. Avec Jean Simon, celui qui deviendra après la guerre, Ministre des armées, puis Premier Ministre de juillet 1972 à mai 1974, prend la route de l’Angleterre pour rentrer dans la Résistance.
Le troisième volume se consacre à Jean Moulin
« Pauvre roi supplié des ombres
Regarde ton peuple d’ombres se lever
Dans la nuit de juin constellée de tortures. […]
Entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège.
Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi.
Et même, ce qui est peut-être plus atroce en ayant parlé.
Avec tous les rayés et tous les tondus
Des camps de concentration,
Avec le dernier corps trébuchant
Des affreuses files de Nuit et Brouillard,
Enfin tombé sous les crosses.
Avec les huit mille Françaises
Qui ne sont pas revenues des bagnes,
Avec la dernière femme morte à Ravensbrück
Pour avoir donné asile à l’un des nôtres.
Entre avec le peuple né de l’ombre
Et disparu avec elle
Nos frères dans l’ordre de la nuit… »
Ce discours prononcé par André Malraux, lors du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon en 1964, avec sa voix rauque et son ton solennel, reste gravé dans la mémoire collective.
Jean Moulin est mort sous les coups des nazis sans jamais avoir parlé et donné des renseignements sur son activité au sein de la Résistance. Et pourtant, « Max », de son nom de code, n’était pas moins que celui qui a unifié tous les mouvements de la Résistance du nord de l’hexagone jusqu’au sud, pour créer le Conseil national de la Résistance dont il fut le premier président.
Pour cela, il a dû faire preuve de ténacité, de diplomatie, imposer son autorité pour que les groupes paramilitaires, les syndicats, les partis politiques, rallient le mouvement initié par le Général de Gaulle à Londres.
Sans son action, la France, peut-être ne se serait pas débarrasser de l’emprise allemande, et la guerre aurait pu durer encore quelques années. Nous connaissons tous l’implication du conseil national de la Résistance dans la libération de la France et cela nous le devons à un homme, un héros national reconnu à sa juste valeur part la Nation française.
De nombreuses écoles, collèges et lycées en France portent son nom. Les réformes sociales de l’après-guerre, largement fondées sur le programme du Conseil national de la Résistance, lui doivent beaucoup !
Ce volume explique comment Jean Moulin à partir de Novembre 1942, a œuvré pour que tous les groupes de résistants ne forment qu’une seule et même coalition, qui pourra à l’heure du débarquement prévue par les alliées, les aider par des actions et des opérations « commando », à libérer la France. Il est expliqué également dans cet ouvrage comment il a été trahi et comment il a résisté face à l’un des plus violents, le tristement célèbre Obersturmführer SS, Klaus Barbie.
Cette série, plus qu’une bande dessinée, est un outil pédagogique pour ne pas oublier les atrocités de la guerre, pour faire réfléchir le monde à ces conséquences dévastatrices et faire en sorte que cela ne se reproduise plus jamais. C’est un devoir de mémoire.
La bande dessinée « Les compagnons de la Libération – Général Leclerc » est disponible depuis le 29 mai 2019 aux éditions Grand Angle et comprend 56 pages.
La bande dessinée « Les compagnons de la Libération – Pierre Mesmer » est disponible depuis le 29 mai 2019 aux éditions Grand Angle et comprend 56 pages.
La bande dessinée « Les compagnons de la Libération – Jean Moulin » est disponible depuis le 21 août 2019 aux éditions Grand Angle et comprend 56 pages.
N.D.L.R. : À la fin de chaque bande dessinée, un cahier documentaire est rédigé pour mieux découvrir le personnage, pour le Général Leclerc, c’est la Fondation Leclerc qui a aidé à la réalisation et pour Pierre Mesmer et Jean Moulin, le musée de l’Ordre de la Libération.