Test de « Control » : Le jeu dont le décor est le héros !
Jesse Faden déboule dans le siège du Federal Bureau of Control dans le but d’obtenir des réponses sur la disparition de son frère, il y a quelques années. Elle croise un concierge à l’air patibulaire et sans savoir pourquoi, et pour une raison que l’on ignore se retrouve être la directrice du bureau après le suicide de l’ancien taulier.

Une vie paranormale a pris possession des lieux et Jesse devra à la fois essayer de comprendre ce qui lui arrive et anéantir cette force parapsychique extrêmement puissante.

Le décor est planté !
Le bâtiment est le héros bien plus que le personnage de Jesse. Celui-ci évolue au fil de l’aventure et ouvre des portes secrètes avec des énigmes à résoudre et des boss difficiles à battre.
L’histoire est donc complexe et mêle à la fois un monde réel dans lequel des humains ont survécu et des dimensions parallèles que Jesse va devoir transformer.
Pour cela elle possède une arme, qui évolue avec le temps, et acquiert des pouvoirs surnaturels qui vont lui permettre de combattre cet ennemi à la puissance démoniaque.

Un gameplay qui permet au joueur de prendre le temps de contrôler les pouvoirs de son personnage
Même si celui-ci est classique dans sa conception, il n’en reste pas moins très efficace. Au début de l’aventure, Jesse doit surtout apprendre à courir pour éviter les balles et les grenades des ennemis, tout en visant juste. Un point également très appréciable, notamment pour les néophytes, l’arme se recharge automatiquement au bout de quelques secondes, ce qui rend l’action encore plus rythmée. Plus besoin de se cacher pendant des heures avant d’envoyer une salve de balles.
Au fil de l’histoire, Jesse acquiert donc des nouveaux pouvoirs comme le contrôle d’une force digne des Jedi de Star Wars et apprend la lévitation. Ses facultés s’intègrent parfaitement à l’intrigue de l’aventure et le joueur peut donc progresser à son rythme. Pour un joueur ayant l’habitude de jouer à ce genre de jeu, mêlant intrigue, exploration et action, une quinzaine d’heures devrait suffire pour finir l’aventure. Pour les autres, il faudra compter un peu plus et surtout de la patience.
Quelques défauts, parfois irritants, mais qui n’enlève rien au plaisir du jeu
Le jeu possède trois défauts majeurs. Le premier, saute à l’œil dès les premières secondes, le jeu n’est pas, il faut l’avouer, une prouesse technique au niveau des graphismes. Ceci s’explique certainement par le fait qu’il se déroule exclusivement à huis clos et que par conséquent par rapport à d’autres titres où les décors sont variés avec des textures différentes, la différence est nette et le titre est largement en deçà de ses concurrents.
Le second concerne les temps de chargement, souvent longs, notamment lorsque malheureusement l’héroïne meurt et que le jeu recharge le dernier point de sauvegarde. Il faut attendre plusieurs secondes « interminables », qui lorsqu’elles sont répétées deviennent vite extrêmement agaçantes.
Enfin le dernier défaut également visuel concerne la synchronisation entre le doublage en français et les mouvements de bouche des personnages lors des cinématiques. Honnêtement, il est très mauvais et cela nuit à la qualité du jeu
Un monde loufoque entre celui de Stephen King et de Tim Burton
Les vidéos que l’on récolte en explorant les différents lieux, en plus d’apporter sa pièce à l’édifice, et de permettre au joueur de comprendre l’histoire, sont décalées au possible. Voir un personnage expliquer les rudiments de l’arme de service du directeur à la façon « Quatrième dimension » est flippante et met directement le joueur dans l’ambiance du jeu.
S’ajoute à cela, une bande-son parfaitement soignée, avec des musiques et des bruitages très réalistes qui rajoutent à l’aspect visuel, le côté surréaliste du jeu. D’ailleurs, jouer à Control avec le casque sur les oreilles, procure une sensation encore plus forte.
Pour conclure ce test, le studio Remedy, avec ce titre ne réinvente pas le genre du jeu en lui-même mais invente un thème, celui dont le décor est le héros. Certes, le jeu n’est pas parfait, mais le joueur saura faire abstraction de ces quelques défauts pour rentrer dans le personnage de Jesse et s’aventurer avec elle dans les méandres du Federal Bureau of Control et de son histoire tout à fait originale.
Une belle aventure attend donc le joueur, qu’il soit confirmé ou non, et le plaisir de jouer se ressent dès les premières minutes. Un titre qu’on ne peut plus lâcher afin de savoir ce qui est arrivé au frère de Jesse et de comprendre pourquoi elle est « l’élue ».