Gilets Jaunes : Opération “décoration”
À quelques jours du premier anniversaire de la mobilisation, les Gilets Jaunes nîmois ont opté ce soir pour une nuit Jaune à partir de 18h30. Appelé le retour, il est un test grandeur nature d’une possible saison 2.
Avec 66 % des Français estimant que les mobilisations sociales vont s’amplifier et à quelques semaines de la grande grève nationale du 5 décembre, les Gilets Jaunes voulaient remobiliser leurs troupes et cela est chose faite.
Vers 19h15 une cinquantaine de Gilets Jaunes s’est retrouvé au nouveau rond-point de la route d’Arles pour une opération “décoration” avec des ballons jaunes. Dans une ambiance festive, les contestataires ont reçu le soutien de la population nîmoise par de nombreux coups de klaxon amicaux. Cette opération n’avait pas pour but de bloquer “leurs concitoyens” mais de démontrer leur détermination à la veille d’une grande mobilisation à Saint-Étienne dans la Loire.
Cette date coïncide aussi avec l’appel il y a un an de Ghislain Coutard, ce mécanicien de Narbonne qui appelait les automobilistes en colère à déposer un gilet jaune sur leur tableau de bord en signe de contestation. Cette incitation faisait écho à la pétition de Priscillia Ludowski qui demandait une diminution des taxes sur le prix des carburants. À ce jour avec 1 254 824 signataires, c’est la deuxième pétition la plus suivie en France.
Une cinquantaine d’actes, des manifestations, des blocages, ce mouvement social inédit que l’on dit régulièrement mort et enterré, compte bien prouver qu’il est encore vivant.
Un mouvement qui a muri
Créations d’associations, de cafés citoyens, de l’assemblée des assemblées et même de listes citoyennes aux dernières élections européennes, le mouvement a évolué.
Certes, beaucoup ont raccroché le gilet. Les violences qui émaillaient les manifestations, les gardes à vue, les passages en correctionnel ou comme tout dernièrement des amendes allant jusqu’à 750 euros, tout comme les tentatives de récupérations politiques ont eu raison d’une partie des contestataires.
Reste néanmoins que ce mouvement, qu’il soit apprécié ou non, a réussi à faire sortir de sa torpeur nombre de citoyens et d’ôter la honte de ne pas pouvoir boucler ses fins de mois.
Et c’est là sûrement, la véritable victoire des Gilets Jaunes. Ventre creux n’a point d’oreille mais la honte a peut-être changé de camp !